samedi 29 novembre 2014

GRAINES DE RËVE



Avec l'automne, vient le temps de la planification du jardin pour l'année qui suit.  C'est une période bénie où mon jardin est tel que je le rêve, plus beau, plus fourni, moi qui peine déjà à assurer l'entretien minimum de la pelouse. Mais peu à peu, petits efforts après petits efforts, il se structure et le plus gros sera fait quand je prendrai ma retraite et quand j'aurais enfin le temps de l'entretenir.

Assise sur la terrasse, je reprends les notes que j'ai accumulées dans les jardins que j'ai visités, les revues que j'ai lues, les conseils des amis et je planifie les plantations à réaliser d'ici le printemps.
Cette année je vais me faire 2 cadeaux de Noël : 1 hamamélis dont j'adore les petites fleurs jaunes de fin d'hiver et 1 néflier qui embaumera mon jardin en octobre.

 Il faut enlever le saule crevette qui est trop proche des canalisations d'eau et le planter à côté du fossé, mais quoi mettre à la place ? Le néflier ? Il est greffé sur cognassier ce qui lui permet de supporter l'humidité. Mais il va prendre beaucoup de place dans le futur, il faudrait donc déplacer le noisetier. Hum... De plus, il faut remplacer l'éléagnus, trop dandy pour mon jardin un peu sauvage, par un bouleau bien de chez nous qui contribuera à éliminer l'humidité au niveau de la haie.

Des pies  me tirent de mes rêveries de jardinier,  elles se disputent un reste indistinct,  animal ou végétal puis  restent là à jacasser, se chamaillent, font mine de s'attaquer dans des grands mouvements d'ailes et de plumes sans raison apparente.

Ces beaux oiseaux se comportent de manière tellement agressive parfois que même Le Chat en est tout surpris. Il fait le tigre et avance au ralenti en leur direction,  probablement pour aller jouer les juges de paix. Je le retiens de la voix, j'ai peur qu'il ne se retrouve à portée des becs acérés d'où s'échappent des cris rauques.

Je les délaisse et replonge en pensée dans les semis. J'ai déjà quelques sachets de graines, ficoïde glaciale et orties. Mon plan, c'est d'investir dans 3 potagers en carré sur pieds pour toutes les aromatiques, les salades, la roquette, la tétragone, peut-être des ciboules, des radis, c'est sûr. Après la conférence de Tann et de Maryse sur les lasagnes, j'ai commencé à réunir les éléments bruns et verts nécessaires. Je remplirai mon potager en carré après avoir vu comment ça marche chez Julien.
Par contre, je planterai directement en terre les potirons qui ont si bien marché cette année, et des butternuts aussi, en espérant qu'ils résisteront mieux aux limaces que l'an dernier.

Les pies se rappellent à moi bruyamment à nouveau, je ne sais si c'est mon indifférence qui les excite, mais elles semblent au comble de l'énervement.

J'aime les graines depuis l'enfance, j'ai commencé par du cresson (alénois) dont je guettais les petites pousses au retour de l'école. J'aime la diversité des formes : rondes, allongées, leurs différentes couleurs, j'aime mélanger les graines de plusieurs variétés de la même espèce en particulier les capucines. Elles donnent des gros coussins de feuilles d'où surgissent des fleurs de toutes les nuances de rouge, orange et jaune. Parmi celles que je n'ai jamais réussi à faire pousser, j'aime les graines du magnolia, de couleur rouge vif et les pépins d'orange ou de citron. Allez, cette année je tente encore et la réussite c'est pour le printemps prochain !

J'aime suivre les conseils de Jacques et préparer les petits pots que je planterai en terre aux premiers beaux jours. Faute de serre, chez moi, c'est dans la salle de bain d' amis que les bourgeons se montrent.
La liste s'allonge : des poivrons des Landes, un pied de cacahouètes, ça amusera mes petits-enfants, des pommes de terre...Mes boutures de rosiers ont l'air d'avoir pris si ce n'est le problème de pot, j'ai stupidement pris les plus petits pots que j'avais. Probable qu'ils vont avoir mal aux racines et ça va être difficile de les rempoter, j'y penserai la prochaine fois. Les hortensias, ces grands costauds, eux, ont bien pris et j'essaierai de les mettre en terre en mars prochain.

Finalement, rêver son jardin, se le représenter renouvelé à chaque saison, c'est comme préparer la chambre d'amis : c'est anticiper le plaisir des retrouvailles réussies en veillant à ne rien oublier.
Laissons les pies jacasser pour rien, c'est dans le travail invisible et silencieux sous et sur terre que vient le bonheur des beaux jours fleuris. Il me tarde déjà d'y être !

Marianne Scott

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