samedi 25 février 2012

Petit salon de thé autour des plantes tinctoriales


Marianne Scott nous a accueillie ce samedi matin autour de ses connaissances des plantes, de la couleur, et de la teinture textile, avec son mini laboratoire de cuisinière chimiste !

Voici quelques images de nos expérimentations de plantes tinctoriales :
 Notre tasse de thé : fabrication d’eau de cendre qui est un modificateur de couleur, un quart de cendre mélangé à trois quarts d’eau,  puis laisser reposer.

 Au menu : remise de documents pour un listing des plantes colorantes, fibres (végétales, animales) et méthode de teinture (fixation par mordançage, extraction à froid par fermentation ou à chaud par bouillon).

La bouilloire siffle : un peu d’eau chaude pour hydrater notre poudre de henné et la transformer en pâte odorante. Confection d’un pochoir papier pour teinter des carrés de tissu avec des motifs.

 Assiette de cup cakes : expérimentation autour d’une purée de chou rouge, réaction au vinaigre, au savon d’alep et à l’eau de cendre, notre palette se compose de jus lumineux rose, bleu et vert.

Petit cours d’histoire de la couleur avant d’attaquer le rinçage de petites préparations tinctoriales : découverte du jaune intense du curcuma, du orange peaux d’oignons, du beige noix de galle, et le topinambour qui na pas tenu ses promesses !


Presque midi, nous rendons nos tabliers et nos gants en latex, ravis d’avoir quelques pistes pour mettre de la couleur dans nos intérieurs… en attendant celles du printemps.
De retour chez moi, je me suis aperçue que quelques perce neige sont apparus, une abeille y butinait, quel doux son ce jour d’entendre la vibration de ses ailes, quel joie d’observer ses pattes rebondies de pollen !

Petit résumé concernant les plantes bio-indicatrices

D’après le fascicule "Conditions de levée de dormance des principales plantes
bio-indicatrices" de Gérard Ducerf – Ed Promonature
Les graines sont produites par les plantes spermaphytes c’est-à-dire par l’ensemble des Gymnospermes (= conifères) et des Angiospermes (= plantes à fleurs). Ces graines entrent en dormance et nécessitent des conditions particulières pour germer. Le sol constitue ainsi un énorme réservoir de graines, parfois de très longue durée de vie (+ de 10 ans chez le chardon). Leur levée de dormance dépend ainsi de différents facteurs:
- de la géologie, du climat, de l’hydrologie, de la structure du sol
- de la vie des bactéries du sol, aérobies : qui nécessitent de l’oxygène pour respirer sachant que ces dernières sont responsables de la transformation de la matière organique du sol
                                            ou anaérobies : qui fermentent dans des sols très tassés ou saturés en eau (sols hydromorphes), responsables de la transformation de la roche-mère en terre arable*.
- des pratiques humaines présentes et passées
- de l’environnement végétal
* Chaque fois que l'on bouleverse le sol par un labour trop profond, on ramène sa fertilité au niveau qui existait il y a 400 millions d'années ! 

Ainsi toutes les plantes, à partir d’une abondance significative, sont susceptibles de nous renseigner sur les contraintes passées et présentes enregistrées par le sol.
Gérard Ducerf a initié l’étude des plantes observées sur les parcelles agricoles – c’est-à-dire les « mauvaises herbes » ou « adventices » – en faisant des rapprochements avec leur milieu de vie naturel (le biotope primaire) afin de diagnostiquer l’état du sol, suite notamment à des pratiques agricoles inadéquates.

Voici quelques exemples de plantes bio-indicatrices courantes :

Illustration Eva Deuffic ou
renvoi vers un site
Nom de la plante
Significations au niveau du sol
 
Petite oseille
Rumex acetosela
Carence du sol en argile, il ne peut y avoir de complexe argilo-humique faute d’argile et/ou d’humus

Photo sur Missouriplants

Spergule des champs
Spergula arvensis
Sol pauvre en argile et matière organique causé par le lessivage ou l’érosion


Photo sur Goinfrounet
Mouron blanc
Stellaria media
Sol équilibré, bon complexe-argilo-humique
Pissenlit
Taraxacum officinale
Excès de m. o*. d’origine animale : d’où un excès de N* et K*et début d’anaérobiose qui bloquent certains échanges
Véronique à feuilles de chêne Veronica chamaedrys
Excès de m.o. végétale : provoque des excès de carbone qui fait évoluer le sol vers la forêt en formant un humus archaïque

Photo sur Florealpes
Renoncule rampante Ranunculus repens
Engorgement en eau : hydromorphisme, la m.o. est décomposée par des bactéries anaérobies. Le complexe argilo-humique perd certains éléments qui sont lessivés, oxydés ou réduits (gley à irisations bleues ou orange)


Photo sur Fleur des Champs
Grand plantain
Plantago major
Sol tassé qui produit des anaérobioses par privation d’oxygène
Rumex à feuilles obtuses
Rumex obtusifolius
Anaérobiose complète, sol asphyxié : excès de m.o. +sol tassé +sol engorgé en eau
Légumineuses comme la vesce jarosse
Vicia cracca
Ou la moutarde des champs
Sinapis arvensis
L’élévation de pH ralentit l’activité des bactéries
Oxalis
Climat trop sec et trop chaud gêne l’activité des bactéries
Vérâtre
Veratrum album
Hiver longs et froids gênent l’activité des bactéries
Datura
Datura stramonium
Pollutions agricoles, industrielles ou urbaines qui intoxiquent le sol
Chardon commun
Cirsium arvense
L’asphyxie du sol bloque le P*
Ail des vignes
Allium vineale, A. oleraceum
L’asphyxie du sol bloque le K*
Blette maritime
Beta maritima
Salinisation du sol due aux excès d’engrais et aux excès d’irrigation en période chaude
(*)
m. o : matière organique
N : azote
K : potassium
P : phosphore
Hydromorphisme : anaérobiose totale du sol due aux engorgements en eau
Site de plantes sauvages ICI.


 Bien entendu, pour faire un inventaire précis, il faut l’exécuter en dehors de la période hivernale, avant une fauche, ne pas tenir compte des espèces recouvrant moins de 10% de la surface, attribuer un taux de recouvrement objectif c’est-à-dire correspondant à l’ombre portée au sol (Les taux de 10%, 25%, 50% 75%,100% correspondent à des coefficients de 1 à 5) et tenir compte des nuances d’intensivité à la manifestation des caractères indicateurs selon les évaluations déjà réalisées.


Pour en savoir plus, lire L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales  de Gérard Ducerf Ed. Promonature. Il existe déjà 2 tomes faisant l’inventaire d’un nombre de plantes de plus en plus large


jeudi 16 février 2012

A propos du frelon......



Suite à l'article sur le cycle_du_frelon (cliquer sur le lien) Vespa velutina envoyé hier par le representant des jardiniers de France de La Teste, Éveline réagit, je suis d'accord avec elle pour avoir déjà entendu le même discours que le sien plusieurs fois.
Qu'en pensez vous ? ?, réagissez .

...."Il me semble que cette campagne n’est pas renouvelée sous cette forme cette année. Il y a eu bcp trop de piégeages d’autres insectes et en particulier notre frelon autochtone qui est un rempart contre l’invasion complète.
La dangerosité de ces traques à tout va est très largement critiquée par le milieu scientifique.
Un piégeage utile doit être ciblé. Si vous n’avez pas de ruches dans un périmètre rapproché vous ne verrez pratiquement pas de frelons asiatiques au printemps. Ils viendront quand vos raisins seront à point !!!
Donc avant toute chose, peser le pour et le contre : est ce utile de poser un piège pour capturer 3 frelons et 250 insectes divers et variés (je l’ai vu l’an dernier x fois).
Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon de protéger l’éco système.
Contrairement à ce qui est inscrit les insectes en tout genre n’attendront pas le 1er mai pour entrer dans les pièges d’où ils ne ressortent pas malgré les trous trous que l’on conseille de faire.
Croyez-moi, j’aime mes abeilles mais je suis pour une lutte raisonnée.
Comme pour la culture des légumes en somme RIRE
Amicalement
Éveline"

et n'oubliez pas ce soir nous recevons Monsieur RAFFIN qui nous fera découvrir les plantes bio indicatrices et des amendements à base de pain fermenté.
Enfin, j'ai ajouté un lien vers l'"ACADEMIE DU FUCHSIA" .....à découvrir absolument !
MarieB

commentaire d'André L :
"Les études des entomologistes (étude des insectes) ont montré que les pièges, y compris les pièges dits "sélectifs" , détruisaient une énorme majorité d'autres insectes indispensables à la biodiversité.
Les rapports des captures : nombres de frelons asiatiques / autres espèces sont proches du millième !
Les effets de la capture des abeilles solitaires, des coléoptères, des syrphes, des Ichneumons et autres dont des parasites des chenilles ou des cochenilles n'ont pas été évalués. Cependant localement ces captures répétées ne peuvent être sans effets sur votre biotope.
Construire des abris d'hivernage pour multiplier la biodiversité et les piéger ensuite aveuglément est contradictoire.
Cordialement à toutes et tous "

commentaire d'Anne Marie L :
"Après lecture, je pense que la "chose" n'est pas aisée. Beaucoup de personnes doivent se demander ce qu'il faut faire pour bien faire !!! Peut-être qu'une petite réunion (qui servirait aux gens qui n'ont pas internet) serait nécessaire pour expliquer la ou les méthodes à suivre".