samedi 29 novembre 2014

GRAINES DE RËVE



Avec l'automne, vient le temps de la planification du jardin pour l'année qui suit.  C'est une période bénie où mon jardin est tel que je le rêve, plus beau, plus fourni, moi qui peine déjà à assurer l'entretien minimum de la pelouse. Mais peu à peu, petits efforts après petits efforts, il se structure et le plus gros sera fait quand je prendrai ma retraite et quand j'aurais enfin le temps de l'entretenir.

Assise sur la terrasse, je reprends les notes que j'ai accumulées dans les jardins que j'ai visités, les revues que j'ai lues, les conseils des amis et je planifie les plantations à réaliser d'ici le printemps.
Cette année je vais me faire 2 cadeaux de Noël : 1 hamamélis dont j'adore les petites fleurs jaunes de fin d'hiver et 1 néflier qui embaumera mon jardin en octobre.

 Il faut enlever le saule crevette qui est trop proche des canalisations d'eau et le planter à côté du fossé, mais quoi mettre à la place ? Le néflier ? Il est greffé sur cognassier ce qui lui permet de supporter l'humidité. Mais il va prendre beaucoup de place dans le futur, il faudrait donc déplacer le noisetier. Hum... De plus, il faut remplacer l'éléagnus, trop dandy pour mon jardin un peu sauvage, par un bouleau bien de chez nous qui contribuera à éliminer l'humidité au niveau de la haie.

Des pies  me tirent de mes rêveries de jardinier,  elles se disputent un reste indistinct,  animal ou végétal puis  restent là à jacasser, se chamaillent, font mine de s'attaquer dans des grands mouvements d'ailes et de plumes sans raison apparente.

Ces beaux oiseaux se comportent de manière tellement agressive parfois que même Le Chat en est tout surpris. Il fait le tigre et avance au ralenti en leur direction,  probablement pour aller jouer les juges de paix. Je le retiens de la voix, j'ai peur qu'il ne se retrouve à portée des becs acérés d'où s'échappent des cris rauques.

Je les délaisse et replonge en pensée dans les semis. J'ai déjà quelques sachets de graines, ficoïde glaciale et orties. Mon plan, c'est d'investir dans 3 potagers en carré sur pieds pour toutes les aromatiques, les salades, la roquette, la tétragone, peut-être des ciboules, des radis, c'est sûr. Après la conférence de Tann et de Maryse sur les lasagnes, j'ai commencé à réunir les éléments bruns et verts nécessaires. Je remplirai mon potager en carré après avoir vu comment ça marche chez Julien.
Par contre, je planterai directement en terre les potirons qui ont si bien marché cette année, et des butternuts aussi, en espérant qu'ils résisteront mieux aux limaces que l'an dernier.

Les pies se rappellent à moi bruyamment à nouveau, je ne sais si c'est mon indifférence qui les excite, mais elles semblent au comble de l'énervement.

J'aime les graines depuis l'enfance, j'ai commencé par du cresson (alénois) dont je guettais les petites pousses au retour de l'école. J'aime la diversité des formes : rondes, allongées, leurs différentes couleurs, j'aime mélanger les graines de plusieurs variétés de la même espèce en particulier les capucines. Elles donnent des gros coussins de feuilles d'où surgissent des fleurs de toutes les nuances de rouge, orange et jaune. Parmi celles que je n'ai jamais réussi à faire pousser, j'aime les graines du magnolia, de couleur rouge vif et les pépins d'orange ou de citron. Allez, cette année je tente encore et la réussite c'est pour le printemps prochain !

J'aime suivre les conseils de Jacques et préparer les petits pots que je planterai en terre aux premiers beaux jours. Faute de serre, chez moi, c'est dans la salle de bain d' amis que les bourgeons se montrent.
La liste s'allonge : des poivrons des Landes, un pied de cacahouètes, ça amusera mes petits-enfants, des pommes de terre...Mes boutures de rosiers ont l'air d'avoir pris si ce n'est le problème de pot, j'ai stupidement pris les plus petits pots que j'avais. Probable qu'ils vont avoir mal aux racines et ça va être difficile de les rempoter, j'y penserai la prochaine fois. Les hortensias, ces grands costauds, eux, ont bien pris et j'essaierai de les mettre en terre en mars prochain.

Finalement, rêver son jardin, se le représenter renouvelé à chaque saison, c'est comme préparer la chambre d'amis : c'est anticiper le plaisir des retrouvailles réussies en veillant à ne rien oublier.
Laissons les pies jacasser pour rien, c'est dans le travail invisible et silencieux sous et sur terre que vient le bonheur des beaux jours fleuris. Il me tarde déjà d'y être !

Marianne Scott

vendredi 21 novembre 2014

RARES MAIS GOURMANDES

Les adhérents de l’association trouveront où se procurer ces plantes dans le Carnet des fournisseurs auprès de Jocelyne lors des réunions mensuelles.





LE POIVRIER DU SICHUAN
Zanthoxylum piperitum
Connu aussi sous le nom de CLAVALIER, FAGARA ou SANCHO au Japon.
De la famille des rutacées, tout comme les agrumes, c'est un arbuste (très) épineux à feuillage caduc très odorant. En automne, son feuillage devient rose, mauve ou pourpre. Préférant le soleil, Il est très facile à cultiver sur tous les sols sauf calcaires ou marécageux car il est très rustique.

C'est vers la quatrième année que l'arbuste commence à produire en octobre des baies noires dont l'enveloppe, après séchage, constitue le poivre de Sichuan. Bien s'équiper pour le récolter, la taille, le nombre et le positionnement de ses épines rendent la tâche plutôt difficile.

Glace à la Vanille et au Poivre du Sichuan

500 ml lait 300 ml crème fraiche
1 gousse de vanille 100 g de sucre
4 jaunes d'oeufs 7 g de poivre de Sichuan
Mélangez le lait et la crème, ajouter la gousse de vanille fendue et faite tiédir à feu doux.
Arrivé à température,gratter rapidement et récupérer les graines contenues dans la gousse et les remettre dans le mélange.
Battre les jaunes d'oeufs avec le sucre. Verser petit à petit le mélange sur la préparation aux oeufs sans cesser de tourner, puis reverser le tout dans une casserole et continuer à faire chauffer à feu doux pour épaissir le mélange en remuant de temps en temps.
Arrêter le feu et ajouter le poivre écrasé au pilon et laissez infuser une bonne demie-heure.
Passer la crème au chinois en écrasant les graines de poivre au fond, laisser refroidir puis passer à la sorbetière.

Cette glace se marie bien avec du chocolat ou un coulis de mangue ou d'ananas.


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La TÉTRAGONE CORNUE
Tetragonia tetragonioides
Connue aussi sous le nom d' épinard de Nouvelle-Zélande ou bien épinard d'été

On consomme les feuilles triangulaires, pouvant aller jusqu'à 10 cm de long.et qui poussent le long des tiges pouvant mesurer jusqu'à 1 m de longueur faisant ainsi un couvre-sol intéressant.

C'est une plante très facile à cultiver qui ne demande que peu de soins. Le semis est parfois un peu dur à démarrer (avril) mais une fois partie, on ne l'arrête plus ! Plantée vers mai en bac ou en pleine terre à raison d' 1 à 2 pieds par m2 , elle se récolte de juillet à novembre.


DÉLICIEUSE ….

Introuvable dans le commerce, c'est un légume à feuilles charnues, riche en sels minéraux, en vitamine C, B1, B2 et PP, et qui se consomme comme les épinards .

Les tendres feuilles des sommités peuvent être ajoutée à une salade pour ajouter une note iodée .

Fondue à la poêle avec un peu de beurre, elle accompagne les poissons à merveille, et au four, elle redonne de l'intérêt aux gratins.
Deux précautions : elle fond de moitié à la cuisson, il faut donc doubler la quantité nécessaire et après avoir lavé les feuilles, bien les essorer en les pressant entre vos mains pour éliminer l'eau au maximum.


Tartare de Saumon à la Tétragone

(4 pers.)

- 400 g de coeur de saumon
- 1 citron
- 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique
- 1 cuillère à soupe d'huile d'olive
1 bouquet de ciboulette et 1 bonne poignée de sommités de tétragone

Découper le saumon en petits dés et le mettre dans un saladier.
Ajouter le vinaigre balsamique, l'huile d'olive, le jus du citron; bien mélanger le tout avec sel et poivre.
Laisser reposer au frigo 30 mn
15 mn avant de servir, hacher la tétragone et la ciboulette et ajouter au mélange.
Mettre en forme avec un emporte-pièce sans trop tasser et remettre au frigo .


Crédit photo et site intéressant à découvrir : BINÔME GOURMAND



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FICOÏDE GLACIALE 

Mesembryanthenum cristallinum (Linné)

On rencontre cette petite plante originaire d’Afrique du Sud sous le nom de Cristaline Glacée, Herbe à la glace, Herbe gelée, Pourpier glacial, ...

.Son feuillage et ses tiges sont en effet recouvertes d'une multitude de minuscules vésicules transparentes comme autant de mini- gouttelettes d'eau qui scintillent à la lumière.

Espèce succulente au port rampant de 6 à 8 cm de hauteur, les tiges peuvent atteindre 50 cm de longueur.

Elle apprécie un sol frais et riche en humus bien ensoleillé
On la sème sous abri en mars–avril en godets à mettre en place après les Saints de glace ou en place de mai à juin en la recouvrant d’une fine couche de terre légère et on la récolte durant tout l'été et en automne, jusqu'aux gelées.

Succulente …..

Délicieuses crues en salade, elles alors croquantes et juteuses, les feuilles et les tiges de la ficoïde glaciale peuvent être cuisinées comme les épinards à la crème, revenues au beurre …

Les grands chefs aiment l’associer en salade aux fruits de mer : huitres ou noix de St Jacques car elle est aussi un peu iodée, mais essayez cette salade : pommes de terre grenailles, ficoïde, petits morceaux de carottes avec une vinaigrette légère et un œuf poché par-dessus.

Crédit photographie : jardin.colette.free.fr 



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NGO GAI

Eryngium foetidum

Nous appelons chez nous coriandre longue, coriandre chinoise ou panicaut fétide  cette plante herbacée bi-annuelle originaire de l'Amérique du Sud au goût de coriandre bien prononcé


On la sème en pot en début de printemps (récolte : 40 jours après) ou en pleine terre après les dernières gelées et on repique en mai quand les plants atteignent 3-4 feuilles en laissant un espace de 30 cm. À maturité, les plants peuvent atteindre 40 à 50 cm.

On peut la trouver prête à consommer et parfois prête à planter dans les épiceries asiatiques, on en trouvera parfois même dans les animaleries au rayon aquarium !!


Recette : en salade bien sûr mais aussi dans les farces, elle ajoute une note d'exotisme aux tomates et même aux poulets landais !

Pour des recettes intéressantes au Ngo Gai suivre le lienhttp://chefsimon.lemonde.fr/gourmets/le-yin/tag/ngo%20gai

Crédit photo et autre site à découvrir : chinoischezmoi

mardi 4 novembre 2014

L'an 2013 au rucher d'Eveline

JANVIER 2013

Janvier commence avec quelques jours de froid. Pas intense, nous sommes quand même sur le Bassin d’Arcachon…
Et ensuite que d’eau, que d’eau ! Elle est au ras de la pelouse, dans quelques endroits se forment de grosses flaques qui perdurent.
Une certaine douceur est là cependant et lorsque la pluie se calme un peu, lorsque le soleil darde ses rayons, les abeilles prennent leur envol.
Elles rapportent du pollen, du orange bien foncé, du jaune, du gris perle mais où vont-elles ?



Quelles fleurs ont-elles repérées et que je ne vois pas ?
J’ai bien remarqué Lonicera fragantissima le bien nommé et fort joli chèvrefeuille arbustif à floraison hivernale.


Et bien non, c’est le cousin Bombus terrestris  dit « cul blanc » qui est au travail.
Je décide de remettre à plus tard mes recherches. Je tiens à profiter de la douceur ambiante pour faire une petite visite à mes protégées. Elles s’activent, c’est parfait, mais quand est-il des ruches ?

Nous sommes le 30 janvier 2013, il est 14 heures, la température est de 16,5°C à l’abri et il y a un très léger souffle de vent.

J’allume mon enfumoir, je m’en servirai très peu. Juste avant d’ouvrir le couvercle de la ruche je vais envoyer un peu de fumée sur la planche d’envol : les voilà prévenues de mon intervention.
Dans les indispensables il y a aussi la vareuse, le pantalon, les bottes enfin tout pour se protéger d’un possible incident.



Je me contenterai :

• d’enlever les bandes de traitement anti varroa que je n’ai pas retirées en novembre, le temps n’était pas favorable et inutile d’exposer la grappe à un refroidissement qui pourrait lui être fatal.


Le varroa est un acarien parasite de l’abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes.
               -Source wikipedia


  • d’un coup d’œil général pour estimer le nombre de cadres occupés et d’apprécier la population. 
Après mon intervention, je repose les nourrisseurs/couvercles et je les garnis de 200 g de sucre Candy par ruche. Il me semble que les provisions sont encore suffisantes mais je ne veux pas prendre de risque.

Je ferai une visite de contrôle la semaine prochaine.

FEVRIER 2013

Et voici février, l’hiver s’étire tout en douceur. Encore beaucoup de pluie, quelques gelées blanches qui n’empêchent ni la faune de s’activer ni la flore d’émerger : coucou printemps

Helleborus orientalis
Helleborus foetidus
Helleborus argutifolius

Le petit monde ailé est de sortie.
Le diptère du genre éristale très mimétique du faux-bourdon déjeune à côté d’une abeille.
[faux-bourdon ou mâle abeille – éristale ou mouche]
L’abeille charpentière au vol lourd et bruyant s’active à la recherche de pollen et de nectar qu'elle ramène dans les logettes de ses galeries pour y nourrir ses larves.
De nombreux insectes logent dans les bois alentour et profitent de la floraison du verger et des plantes mellifères du jardin. Le couvert est mis, le gîte ne manque pas, je renonce à installer l’hôtel.
L'hotel*** à insectes de Maria et Jacques Saulière à Salles
Mes protégées s’activent en voyages incessants des fleurs à la ruche.
Il est temps pour moi de penser à préparer la saison à venir et de faire le point sur le matériel qui me sera nécessaire : en avant !

MARS 2013

Et voici mars ; il est plus que temps de réviser et préparer le matériel qu’il me faudra mettre en place dès avril.



Voici le type de ruche que j’utilise mais il y en a bien d’autres. On les nomme le plus souvent du nom de leur inventeur : Dadant, Warré, Langstroth etc.

Le Corps

C’est la maison des abeilles : reine, ouvrières et faux bourdons (monsieur abeille qui y vivra de mars aux 1er froids).




Le corps est garni de 10 cadres de cire gaufrée que les abeilles ont tirée en logettes. La reine déposera ses œufs sur une partie de ces cadres : c’est le couvain.


Sous le corps, il y a le fond qui se prolonge par la planche d’envol parfois fort encombrée !


Je remplace tous les ans trois cadres de corps et la planche d’envol. Je fondrai la cire et après nettoyage et remise en forme, le matériel sera stocké pour réutilisation.

La Hausse

C’est le grenier des abeilles et la récolte de l’apiculteur. En général, on pose les hausses à la floraison des merisiers et/ou cerisiers.


La sauvegarde des hausses en état avec la cire tirée n’est pas toujours évidente. Il y a un lot de gourmands à l’affût comme la fausse teigne si utile pour la pêche à la truite et si ravageuse pour l’apiculteur.



Larves de fausse teigne


  Papillon

La visite de printemps pour le changement des fonds et le remplacement des cadres a été l’occasion de vérifier l’importance des colonies. Dans l’ensemble tout va bien même si une ruche est orpheline : Elle n’a plus de reine.  

Il est trop tôt dans la saison mais vers la mi-avril nous essaierons d’y remédier : A suivre…


Visite de printemps

AVRIL 2013

Avril est là, il y a une activité soutenue du côté des ruches et il y a beaucoup de faux bourdons (monsieur abeille) C’est le moment de penser à ma ruche orpheline (pas de reine) et de leur proposer d’en élever une.

Je vais prélever un cadre avec du couvain de moins de 36 heures dans une ruche bien pourvue et elles construiront une ou plusieurs cellules royales, nourriront la larve avec de la gelée royale et ensuite la jeune reine s’élancera hors la ruche pour son vol nuptial.

 
cellule royale

 C’est avec plaisir qu’une vingtaine de jours plus tard je trouvais dans la ruche du couvain, ma jeune reine revenue se consacrer à l’œuvre de sa vie : la ponte.  Opération sauvetage réussi  ouf !

 

 Pas le temps de s’endormir, la saison des essaimages est arrivée. Nous sommes le 21 avril et un essaim est arrivé chez nous. J’ai bien vérifié : il ne peut pas s’agir des mes protégées, cette fois du moins !
 Il va falloir le capturer. Je ne compte pas augmenter mon nombre de ruches et donc je contacte des amis qui viennent avec leur matériel.

   
Nous avons cru l’affaire réglée ! Et bien non, l’essaim ressortit, se rassembla et partit se poser dans le bois mitoyen presqu’au ras du sol. Nous recommençâmes et plusieurs fois. Rien à faire l’essaim ne restait pas dans la ruchette. Nous reportâmes au lendemain matin avec un nouvel habitat.

 Nous avons déroulé le tapis, coupé et posé délicatement la branche devant   le plateau d’envol et c’est avec plaisir que nous les avons regardées entrer dans une petite ruche langstroth et y rester !

MAI 2013


« En  mai, fait ce qu’il te plait ! »

J’avais posé une hausse sur les ruches les plus actives à la floraison des merisiers. La miellée est là. Les derniers arbres fruitiers sont en fleurs et  l’acacia (plus exactement le robinier faux acacia) est sur le point de fleurir.
Fleurs de Robinier faux acacia

 Une de mes colonies a déjà bien rempli sa hausse, si le temps n’est pas trop à la pluie, elle va la compléter très très rapidement.
D’ailleurs tout le monde aime le goût sucré de l’acacia…
On n’oublie pas  de visiter les bourraches.
Et comme il en faut pour tout le monde c’est Bombus pascuorum  dit « cul roux » qui s’occupe de la sauge.

Le temps n’a pas été de la partie ; mes courageuses ont dû mettre les bouchées doubles au moindre rayon de soleil. La hausse est quasiment pleine et operculée et avant la fin du mois j’ai glissé une seconde hausse.



JUIN 2013

Juin et une récolte : que du plaisir et un moment de grande excitation. C’est la première année que je gère seule le rucher avec un   préposé à l’enfumoir de temps en temps.

Après avoir mûrement étudié la façon de m’y prendre, je me décide. J’ai consulté la météo, le temps sera mi-figue mi-raisin : mon optimisme l’emporte.
En fin de soirée, j’ai interverti mes deux hausses en faisant passer la seconde   que j’avais posée 15 jours auparavant sous la pleine. Je glisse entre les deux hausses un chasse abeille.

Je vais le fixer sur un couvercle muni d’un trou et l’installer sous la hausse pleine. Les abeilles passeront par le trou, ressortiront par les ouvertures ménagées à cet effet dans la seconde hausse puis dans le corps de la ruche.

Ce sont les phéromones émises par la reine qui vont les pousser à la rejoindre. Cela peut s’avérer un peu long quand la colonie est importante.

Elles auront tout leur temps, le lendemain matin c’était un peu l’apocalypse : pas question d’ouvrir une ruche sous le déluge.
Il faudra viser une belle éclaircie, la température restant convenable bien au-dessus de 18°C. Il faudra attendre deux longues journées et regarder l’eau monter, monter avant de récupérer la hausse et de l’extraire.

 Installation des cadres de hausse désoperculés dans l’extracteur

 Et on mouline et on mouline….

 Le précieux nectar coule
Il sera mis dans le décanteur ou « maturateur »  qui comporte dans sa partie haute un filtre afin de retenir les morceaux de cire de la désopercule. 

Cette cire servira à faire des bougies merveilleusement parfumées. Il y restera à « mûrir » environ un mois avant la mise en pot.





JUILLET 2013
Juillet, déjà un mois que le miel mature gentiment, je vais procéder à la mise en pot.






Je vous rassure, je n’ai pas réussi à dépasser une longueur de ce superbe montage exposé à la foire d’Aigre Charente-Maritime.

Les abeilles, infatigables travailleuses, continuent de s’activer. On les rencontre un peu partout dans le jardin.

Récolte de pollen sur fleur de bourrache

Visite de la véronique arbustive

Feijoa : j’arrive !


Un petit tour du côté des lavandes


Les abeilles solitaires sont également de la partie.

La mégachile brosse soigneusement avec son ventre les gaillardes. C’est l’abeille découpeuse : son instinct la pousse à découper des fragments réguliers, ovales ou arrondis de certaines feuilles ou fleurs pour construire le nid dans lequel elle déposera ses œufs.




Juillet veut nous faire oublier le printemps pluvieux et un mois de juin tristounet. Je vois partir à regret plusieurs essaims de mes ruches. Elles ont la bougeotte, soit il n’y a pas assez de ressources et elles déménagent, soit c’est génétique à dire de spécialistes.



Voir partir un tel paquet d’abeilles avec la reine bien cachée dans la grappe me chagrine. Les ouvrières qui restent dans la ruche vont élever une nouvelle reine et le cycle recommencera. Il ne faut pas compter sur une nouvelle récolte pour les ruches qui ont essaimé : hélas.


Araignée du soir, espoir !

La toute belle Argiope frelon ou Argiope bruennichi

AOÛT 2013


  Epeire porte croix - Araneus diadematus

  Araignée du soir, espoir !
hum, hum…
Mes abeilles sont essaimeuses.  Au lieu de s’activer à mettre du miel au grenier, elles partent à travers le vaste monde pour former une autre colonie. 
Envol des abeilles avant regroupement de l’essaim


Et si on trouvait un petit rucher sympathique et accueillant : un peu loin le Doubs, dommage !

Et si on trouvait une ruchette dans le voisinage, certains apiculteurs les laissent fort tard dans la saison, on s’y engouffrerait…
Ruchette en forêt de Audenge

Il reste à la ruche suffisamment d’ouvrières pour mener à bien l’élevage d’une nouvelle reine.
Cette nouvelle reine partira pour son vol nuptial et à sa rentrée en la ruche la vie reprendra.

Malheureusement un incident de parcours est toujours possible et lorsque la reine ne revient pas, le dernier informé est l’apiculteur.  Il faut pourtant faire vite pour prendre de vitesse :

- ce grand gourmand de sphinx tête de mort qui a un goût effréné pour le miel.


 - les fausses teignes qui adorent pondre dans les cires dont leurs larves se gaveront

Un brin de douceur pour terminer
Mon rosier « Marie-Reine » (Albertine ?)

SEPTEMBRE 2013

Les dernières miellées de la saison



Je vais utiliser les cires de désopercule que j’ai récupérées. Rincées, débarrassées de toutes leurs impuretés par filtration, elles me serviront à fabriquer de l’encaustique.

100 g de cire d’abeille
200 ml d’essence de térébenthine

Mettez la cire dans un bocal et la faire fondre au bain marie
Une fois la cire fondue ET HORS DU FEU, ajoutez l’essence de térébenthine, bien mélanger.
Attendez qu’elle se fige… Terminé !
Pain de cire d’une désopercule d’acacias
Odeur de cire très classique

Pain de cire d’une désopercule de miel de forêt
Rucher de Jonathan Barberoux 24
Notes puissantes de châtaigne et de caramel

Les abeilles continuent à prélever nectars et pollens. Cette fois pas question d’emplir le grenier. Elles stockent leurs provisions au plus près du nid de couvain. Ce dernier a été considérablement réduit, les abeilles d’hiver sont nées en grand nombre au début du mois. La ponte de la reine s’adapte au besoin de la ruche, il n’y a pas lieu d’augmenter le nombre d’ouvrières. La saison de grande production est terminée.

Abeille et Elaeagnus ×ebbingei

OCTOBRE 2013

Les hausses ont été retirées, le matériel est bien propre, les abeilles se sont chargées de « licher » les quelques gouttes de miel qui étaient demeurées dans les alvéoles.
Une bonne visite du corps de ruche s’impose afin de vérifier qu’il y a suffisamment de provisions, du couvain, ce qui signifie qu’il y a une reine active, et qu’il n’y a pas de parasites. Je pose les bandes anti-varroa pour 5 semaines.
Le petit monde des insectes s’active et volette en tous sens. Pour qui sait chercher, il y a encore bien des récoltes à faire.
Toutes les espèces de Polistes sont prédatrices, et elles peuvent consommer un grand nombre de chenilles et sont donc considérées comme utiles.
Il faut apprendre à faire abstraction de sa peur d’être « piqué ». Les hyménoptères ne se jettent pas sur nous. Il faut analyser le pourquoi de l’attaque (qui est en fait une défense) : nous avons eu une attitude imprudente et/ou l’insecte s’est senti en danger.
Guêpe poliste - Polistes dominulus

Le frelon asiatique se gave de pollen et adore les fleurs des lierres !  Ses besoins sont multiples et il est bien regrettable que sa nécessité de consommer des protéines le pousse vers le rucher.
Frelon asiatique sur Aralia - Fatsia japonica  
 La piéride en profite au passage pour laisser quelques œufs sur les choux. Mon jardinier ne sera pas content !

Piéride du chou - Pieris brassicae



NOVEMBRE 2013


La froidure et la grisaille s’installent, les abeilles sont confinées à l’intérieur de la ruche. Dès que la température atteint 15°C les voilà qui volettent à nouveau en tous sens. Elles trouveront l’arbousier en fruits et en fleurs,

et les Lonicera de tous genres.



DECEMBRE 2013

Et tout au long de cette année nous avons eu de nombreuses visites, parfois l’appareil était en bandoulière…





Héron cendré - Ardea cinerea

Mante religieuse - Mantas religiosa


Faisan de Colchide - Phasianus colchicus

Chevreuil - Capreolus capreolus

Couleuvre d’Esculape ou Liron - Zamenis longissimus

Couleuvre à collier Natrix natrix

Punaise Arlequin - Graphosoma italicum

Vulcain - Vanessa atalanta
Les abeilles du Rucher de Éveline vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et une année 2014 douce comme du miel.




Textes et photographies d'Eveline Métivier